LA SOIXANTE-HUITIÈME SESSION DE LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME (68eme CCF)

THÈME PRIORITAIRE « ACCÉLÉRER LA RÉALISATION DE L’ÉGALITÉ ENTRE LES HOMMES ET LES FEMMES ET L’AUTONOMISATION DE TOUTES LES FEMMES ET LES FILLES EN S’ATTAQUANT À LA PAUVRETÉ ET EN RENFORÇANT LES INSTITUTIONS ET LE FINANCEMENT DANS UNE PERSPECTIVE D’ÉGALITÉ ENTRE LES HOMMES ET LES FEMMES »

DU 11 AU 15 MARS 2024.
PAPIER DE POSITIONNEMENT DU RÉSEAU FRANCOPHONE POUR ÉGALITÉ FEMME HOMME (RF-EFH)

L’accélération de la réalisation de l’égalité entre les hommes et les femmes et l’autonomisation des femmes et des filles dans nos pays est un objectif crucial pour le développement durable et le bienêtre de la société dans son ensemble. Cela implique de renforcer les institutions publiques et privées et de garantir des financements qui favorisent l’égalité entre les hommes et les femmes.
Pour atteindre cet objectif, il est important de mettre en place des politiques et des programmes qui visent à éliminer les obstacles à l’égalité femmes-hommes, à promouvoir l’accès équitable à l’éducation, à la santé, à l’emploi et à la participation politique, aux ressources productives, et à lutter contre la violence envers les femmes et les filles.
Renforcer les institutions implique de garantir que les lois, les réglementations et les politiques favorisent l’égalité femmes hommes, et de veiller à ce que les institutions publiques et privées intègrent cette perspective dans leurs activités. Cela peut également inclure la promotion de la
représentation équitable des femmes dans les postes de direction et de prise de décision.
Rappelons que durant la 63-ème session du CSW en 2019, les pays membres et leurs sociétés civiles avaient insisté lors des négociations des conclusions agréées sur l’importance à accorder à l’égalité femme homme dans tous leurs programmes de développement s’ils voulaient respecter les normes de base de toute protection et sécurité sociales dans nos pays.
Les débats de cette 68-ème session devront faire part des évaluations de ces engagements d’alors. Le RF-EFH, et l’ensemble de ses membres et partenaires confirment ici que :
En ce qui concerne le financement, il est essentiel de veiller à ce que les ressources soient allouées de manière équitable pour soutenir les programmes et les initiatives qui favorisent l’égalité, l’autonomisation des femmes et des filles, et la lutte contre la pauvreté dont elles sont les principales victimes.
-Malgré les investissements importants et quelques avancées et ce dans tous les domaines : les filles et les femmes francophones ne bénéficient pas de façon équitable des retombées des politiques et programmes de développement dans tous nos pays ;

-Partout dans les pays francophones et notamment dans les pays du Sud, les femmes représentent un pourcentage plus élevé de pauvreté et font davantage face aux discriminations dans l’accès aux ressources financières, économiques et productives ;

-Des réformes essentielles pour l’égalité femmes hommes continuent à rencontrer des résistances institutionnelles et sociétales sous couvert d’exception culturelle et religieuse ;

-Malgré leurs compétences, les femmes sont sous-représentées dans les espaces de décision politiques, économiques et sociales, et aux postes de responsabilité ;

-Beaucoup de Constitutions et de lois perpétuent les discriminations de genre dans les sphères politiques, économiques, culturelles et sociales et le décalage entre égalité formelle et égalité réelle est constant, privant les femmes et les filles d’un accès égal à la justice ;


-Les finances nationales, et internationales, publiques ou privées, attribuées à l’égalité femmes hommes, sont toujours en deçà des besoins des femmes.

Le RF-EFH pense qu’il est urgent d’agir et d’investir sur les femmes francophones maintenant pour rattraper le retard face aux défis de la pauvreté et du développement durable.
Nous notons que
1) la pauvreté des femmes a été intensifiée par les multiples crises, le Covid-19, la crise climatique et la crise croissante de la dette ;
2) l’extrême pauvreté augmente de manière exponentielle et la pandémie a montré que la pauvreté des femmes est due en grande partie aux soins non rémunérés et au travail domestique qu’elles effectuent pour leurs familles ;
3) l’augmentation des dépenses mondiales pour le service de la dette et la militarisation réduit les dépenses pour les systèmes de protection sociale, ce qui pousse encore plus les femmes et les filles dans la pauvreté ou les maintient dans le cycle de la pauvreté intergénérationnelle.

L’accès des femmes au travail décent, à des contrats et à la protection sociale ainsi qu’à des salaires égaux, au travers notamment de la restructuration du secteur informel et de la réglementation de l’emploi des travailleuses dans toutes les sphères ;
L’accès aux services publics et aux infrastructures durables au service de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et filles ;
Un accès égal des femmes aux ressources économiques et productives, et la réforme des droits d’héritage et de propriétés favorables à un égal accès pour les femmes ;
La prise en compte et le renforcement des savoir-faire des femmes ainsi que de leur rôle dans la préservation de l’environnement et la lutte contre le changement climatique ;
La prise en compte de l’accès à l’énergie durable pour tous (SEforALL) pour une autonomisation des femmes et des filles tant en milieu urbain que rural ;
La prise en compte de la réalité des conséquences des changements climatiques et des conséquences en termes d’accès aux ressources pour les femmes. Cela est d’autant plus important que les changements climatiques s’additionnent à d’autres problématiques telles que la démographie, la pauvreté et les inégalités que subissent les femmes et les jeunes filles. Il s’agit de dédier une part réelle et mesurable des financements climatiques, qu’il s’agisse de ceux dédiés à l’atténuation ou à l’adaptation, pour contribuer à l’autonomisation des femmes. Ces
nouveaux programmes devront prendre en compte les besoins différenciés des femmes entre zones rurales et urbaines ;
Le renforcement de la collaboration entre la diaspora et les gouvernements des pays francophones et autres parties prenantes au développement afin d’établir davantage d’opportunités de cofinancements pour développer des projets solidaires et durables.

Nous demandons au Secrétaire Général des Nations Unies et à ONU Femmes avec le support de Madame la Secrétaire Générale de la Francophonie, de mettre en place des mécanismes de redevabilité et de reddition de comptes, obligeant les Etats membres à rendre des comptes à des périodes déterminées sur l’état de la mise en œuvre des engagements internationaux sur les droits des femmes, en associant les représentant-es de la société civile, au sein d’un dialogue démocratique et constructif.

Nous sollicitons l’Organisation Internationale de la Francophonie afin qu’elle interpelle tous les décideurs du monde sur la priorité et l’importance de faciliter l’accès aux financements pour les femmes et les jeunes filles.


Nous demandons aux Etats et aux Gouvernements de la Francophonie, de mobiliser les moyens humains et financiers nécessaires à la mise en œuvre de plans d’action nationaux, qui permettent une prise en compte transversale des questions d’égalité femmes hommes dans tous les domaines.
En résumé, la réalisation de l’égalité entre les hommes et les femmes et l’autonomisation des femmes et des filles nécessitent des efforts concertés à travers des politiques, des institutions et des financements qui intègrent la perspective de l’égalité femmes et qui visent à éliminer les inégalités et à promouvoir le développement équitable pour tous et toutes.

Nous adhérons donc fortement au thème prioritaire en intégrant aussi lors de notre panel de haut niveau ce que nous appelons les « heurts et malheurs des financements nationaux et internationaux pour les femmes et les filles » pour nous permettre interpeller plus clairement toutes les autorités de la Francophonie et des Nations Unies sur nos attentes toujours actuelles pour l’égalité entre les femmes et les hommes lors des investissements globaux pour notre développement.
Nous appelons solennellement les Etats et Gouvernements de la Francophonie à :
Soutenir davantage et plus efficacement l’objectif 5 dédié a la réalisation de l’égalité femmes hommes, des droits fondamentaux des femmes et de leur autonomisation.
Nous demandons explicitement aux Etats et aux Gouvernement d’aller au-delà des engagements pris lors des CCF et des conclusions concertées de la 63-ème, par l’adoption et la mise en œuvre effectives de nouveaux programmes de développement ambitieux, dans les domaines prioritaires
suivants : L’égale participation des femmes à tous les espaces de décisions politiques, économiques et sociaux à travers l’effectivité des lois et des politiques ;

Cette année, la CCF innove et veut aller à la racine de la pauvreté qui touche tous les pays du monde, Eh bien le RFEFH aussi, veut contribuer à la compréhension et à la signification de la paupérisation de nos populations ; c’est pour cela que le RFEFH « exhume » le terme « Matrimoine » et veut en discuter avec tous les délégués francophones de la CCF.

Nous souhaitons convoquer l’histoire, pour aller à la racine de l’appauvrissement de la femme. Ce qui est le thème d’une des activités parallèles du RF-EFH proposé en hybride le 15 mars à New York sur le thème du « Matrimoine ». Terme qui a existé mais a progressivement disparu des radars du dictionnaire avec la création de l’académie française et du Dictionnaire.

Le RF-EFH

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