Information Pays

Canada
Drapeau:
Taux de Femmes entre 20 et 24 ans mariées avant 15 ans : 1.1%
Taux d'inscription net des filles à l'ecole primaire : 100%
Taux de femmes dans des positions ministérielles : 48%
Taux violence conjugale physique et/ou sexuelle dans 12 derniers mois : 37.9%
Taux de femmes de 25-54 ans participant à la force de travail : 61.4%
Fiche Pays: Voir Fiche
Langue Officielle: Français
Monnaie: Dollar canadien (CAD?)
Population: 36 048 521 hbts
Superficie: 9 984 670 Km2
Date d'independance: 1867-01-01
Regime Politique: Monarchie constitutionnelle parlementaire fédérale
CEDEF/CEDAW (adoptée le 18 décembre 1979 et entrée en vigueur le 3 septembre 1981) Date de signature 1980-07-17
Date de ratification 1981-12-10
PROTOCOLE A LA CEDEF (adopté le 6 octobre 1991 et entré en vigueur le 22 décembre 2002) Date de signature 2002-10-18
Date de ratification 2002-01-01
PIDESC (adopté le 16 décembre 1966 et entré en vigueur le 3 janvier 1976) Date de signature Non
Date de ratification 1976-05-19
CDE (adoptée le 20 novembre 1989 et entrée en vigueur le 2 septembre 1990) Date de signature 1990-05-28
Date de ratification 1991-12-13
RESOLUTION 1325 ET SUIVANTES Adhésion
STATUT DE ROME (adopté à Rome le 17 juillet 1998 et entré en vigueur le 1er juillet 2002) Date de signature 1998-12-18
Date de ratification 2000-07-07
DECLARATION DE BEIJING ET PROGRAMME D’ACTION DE LA QUATRIEME CONFERENCE MONDIALE SUR LES FEMMES Adhésion
CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL DES NATIONS UNIES (ECOSOC), Commission de la Condition de la Femme. RESOLUTION : « Mettre fin à la mutilation génitale féminine» Adhésion
CONVENTION INTERAMERICAINE SUR LA CONCESSION DES DROITS POLITIQUES A LA FEMME (1948), série des traites OEA, N° 3. Date Date de signature 1991-10-23
Date de ratification 1991-10-23
Adhesion
CONVENTION INTERAMERICAINE SUR LA PREVENTION, LA SANCTION ET L’ELIMINATION DE LA VIOLENCE CONTRE LES FEMMES, « CONVENTION DE BELEM DO PARA Date de signature Non
Date de ratification Non
Adhesion Oui
CONVENTION INTERAMERICAINE SUR LA CONCESSION DES DROITS POLITIQUES A LA FEMME Date de signature 1991-10-23
Date de ratification 1991-10-23
Adhesion
LA DECLARATION AMERICAINE DES DROITS ET DEVOIRS DE L’HOMME Date de signature Non
Date de ratification Non
Adhesion Oui

La Charte canadienne des droits et libertés, adoptée dans le cadre de la Loi sur la constitution de 1982, établit la protection constitutionnelle des droits individuels. Aux termes de l'article 15 de la Charte, toute personne a droit à la même protection et au même bénéfice de la loi, « indépendamment de toute discrimination fondée sur la race, l'origine nationale ou ethnique, la couleur, la religion, le sexe, l'âge ou les déficiences mentales ou physiques ». Dans leurs décisions, les tribunaux ont étoffé cette liste afin d'interdire la discrimination fondée sur d'autres motifs, comme la citoyenneté, l'état matrimonial et l'orientation sexuelle, et ont reconnu que les motifs multiples de discrimination peuvent s'intersecter dans certains dossiers. L'article 28 de la Charte garantit que tous les droits énoncés dans la Charte visent les personnes des deux sexes.

Par sa structure politique particulière (gouvernements fédéral et provinciaux), le Canada a évolué à différents rythmes dans le développement des droits des femmes; certaines provinces accordant les droits plus rapidement que d’autres. En 1900, le droit de vote fédéral est limité seulement aux personnes pouvant voter au provincial, ce qui excluait alors toutes les femmes et toutes les minorités. Au cours du siècle, plusieurs nouvelles lois ont été créées afin de favoriser l’égalité entre les hommes et les femmes.

En 1956, le gouvernement fédéral adopte la Loi sur l’égalité de salaire pour les femmes.

En 1977, La loi canadienne sur les droits de la personne est adoptée. La Loi canadienne sur les droits de la personne de 1977 garantit à toutes les Canadiennes et à tous les Canadiens l'égalité des chances, un traitement équitable et un environnement exempt de discrimination fondée sur le sexe, l'orientation sexuelle, l'état matrimonial et la situation familiale. La loi interdit en outre les actes discriminatoires dans l'emploi, la fourniture de biens ou de services, les installations ou l'hébergement dans les domaines de compétence fédérale.

En 1986, le gouvernement fédéral adopte la Loi sur l’équité en matière d’emploi.

La Condition féminine Canada est l’organisme fédéral chargé de la promotion de l’égalité entre les sexes.

La création de la Commission canadienne des droits de la personne, qui enquête sur les plaintes de discrimination et les règle ou les transmet au Tribunal canadien des droits de la personne afin qu'il statue. Le Canada s’est employé à faire en sorte que les droits fondamentaux des femmes soient au premier plan de l’action de la Commission de la condition de la femme et le Conseil des droits de l’homme, et il s’est fait l’agent de l’intégration des droits humains de la femme à l’échelle du système de l’ONU. En 1954, le gouvernement fédéral met en place son Régime des justes salaires

Dans le rapport À l’aube du XXIe siècle : Plan fédéral pour l’égalité entre les sexes (1995), le gouvernement du Canada donne priorité à l’intégration des perspectives féminines dans la conduite des affaires publiques dans sa politique étrangère et intérieure sur l’égalité hommes-femmes et les droits des femmes.

La mise en place d’un Plan d’action pour contrer la violence familiale et les crimes violents à l’endroit des femmes et des filles autochtones, rendu public le 15 septembre 2014. Ce plan quinquennal renferme des mesures concrètes pour prévenir la violence, soutenir les victimes autochtones et protéger les femmes et les filles autochtones contre la violence. Il s’ajoute à l’aide fédérale aux refuges, à la prévention de la violence familiale et aux mesures visant à augmenter les débouchés économiques des femmes autochtones ainsi que leur accès au pouvoir,

Sommaire

Les Avancées

Le Canada figure en position enviable sur le plan de la santé. Afin de s’attaquer aux questions touchant spécifiquement les femmes, Santé Canada a institué une analyse sexo-spécifique en 2000.

2003, Agence de santé Publique du Canada a lancé des directives afin de combler les sérieuses lacunes en matière d’éducation à la santé sexuelle et reproductive.

Au Sommet du G8 au Canada en 2010, le gouvernement canadien a promis d’investir 1,1 milliard dans une nouvelle Initiative sur la santé maternelle14. Un autre 3.5 milliards a été promis en 2014.

Pour les femmes aînées, la Réforme aux Pension de la Sécurité de la vieillesse, maintenant basées sur les besoins plutôt que les contributions passées, a eu un impact positif sur le revenu des femmes âgées qui n’ont pas eu autant d’opportunités de cotiser.

31 % des femmes (et des hommes) au Canada détiennent au¬jourd’hui un diplôme ou un certificat d’études postsecondaires. Ces niveaux élevés de réussite scolaire ne sont toutefois pas également répartis entre les divers groupes de femmes, et ne se sont pas traduits par une amélioration de l’égalité économique ou une représentation égale dans les postes de leadership.

31 % des femmes (et des hommes) au Canada détiennent au¬jourd’hui un diplôme ou un certificat d’études postsecondaires. Ces niveaux élevés de réussite scolaire ne sont toutefois pas également répartis entre les divers groupes de femmes, et ne se sont pas traduits par une amélioration de l’égalité économique ou une représentation égale dans les postes de leadership.

Les Obstacles

Suite aux coupures drastiques dans les programmes et la recherche sur la santé des femmes survenues entre 2009 et 2013, il y a lieu de craindre des dégradations de la santé des femmes canadiennes. Depuis 2009, plus aucune information sexo-spécifique ne figure dans les rapports sur la mise en œuvre et le suivi des programmes, malgré les demandes des organismes de la société civile. Un plan sur la santé mentale a même été lancé sans analyse sexo-spécifique ni fonds consacrés spécifiquement aux besoins et réalités des femmes. Le Programme de santé intérimaire offrant des soins de santé de base aux femmes réfugiées a été aboli en 2012, avec des répercussions graves sur ce groupe très vulnérable. P.53

L’application des directives en matière d’éducation à la santé sexuelle et reproductive dépend cependant des régions. En plus de n’être pas toujours à jours, dans certaines provinces de l’Ouest du pays, leur mise en œuvre fait face à la mainmise de groupes religieux prônant l’abstinence et offrant des informations erronées.

L’avortement n’est pas criminalisé au Canada depuis 1988. Cependant, il est le seul pays occidental qui ne dispose d’aucune loi l’encadrant. Cet important acquis est menacé par différentes tentatives de changer le statut du fœtus et ainsi remettre en question le droit à l’avortement. De plus, il n’est pas accessible dans toutes les régions.

Sur le plan international, l’Initiative sur la santé maternelle et infantile exclut l’aide à tout programme offrant des services d’avortement et ne comprend pas une approche basée sur les droits reproductifs.

L’âge pour obtenir ces prestations est passé de 65 à 67 ans, ce qui accroît la période de précarité pour les femmes aînées.

Logement : le Canada est le seul pays du G8 dépourvu d’une stratégie nationale de logement, situation jugée préoccupante par l’UNHCR. Parmi les personnes sans-abri, les femmes sont en augmentation, souvent en lien avec des problématiques spécifiques liées à la violence. Leur situation économique plus précaire accentue les enjeux d’accès à un logement abordable et de qualité pour les femmes.

Les Avancées

Comme durant la décennie précédente, le pourcentage de femmes diplômées post-secondaire tertiaire a augmenté entre 2005 et 2015 passant de 50 à 61% (augmentation de 22%), tandis que pour les hommes il est passé de 43 à 49% (augmentation de 14%). Le pourcentage de femmes diplômées du supérieur est également en augmentation. 36 En 2011, 35% des femmes autochtones détenaient un diplôme d’étude post secondaire tertiaire37 . En 2016, après 10 ans de coupures budgétaires pour l’éducation dans les communautés autochtones, l’investissement pour les programmes éducatifs autochtones a enfin été augmenté. De même, en 2016, le budget pour les bourses d’études et les prêts a augmenté de 50% par rapport au budget précédent. De plus, en 2019, le gouvernement fédéral a annoncé de nouvelles modalités de financement plus équitables pour l’éducation primaire et secondaire et un contrôle renforcé des systèmes scolaires autochtones. De nouveaux investissements pour les programmes de langue et culture, comme pour l’éducation de la petite enfance ont également été annoncés

Les Obstacles

Les femmes demeurent moins susceptibles de poursuivre des études postsecondaires dans les domaines traditionnellement dominés par les hommes, tels les métiers, les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STIM). Elles sont également sous-représentées dans les programmes d’apprentissage de métiers traditionnellement masculins et mieux rémunérés (électricité, plomberie, me¬nuiserie, soudure, automobile)

Le coût de l’éducation postsecondaire est en constante augmentation au Canada, forçant beaucoup d’élèves à s’endetter pour défrayer leurs études. Les jeunes femmes au Canada ont un niveau d’endettement plus élevé que les hommes.

Les autochtones sont peu nombreux à fréquenter l’université, notamment en raison de la faible qualité des systèmes d’éducation primaire et secondaire à leur portée.

Les Avancées
Les Obstacles
Les Avancées

En 2012, le gouvernement fédéral a créé un conseil consultatif pour pro¬mouvoir une participation accrue des femmes à la gouvernance des entre¬prises. Son mandat consiste à conseiller les industries et le gouvernement sur des mesures politiques et des outils de surveillance. Le conseil a publié son Plan pour accroître la participation des femmes aux conseils d’adminis¬tration, qui recommande notamment d’établir à 30 % l’objectif de représen¬tation des femmes sur la voie vers un meilleur équilibre entre les sexes aux conseils d’administration, de mettre au point avec les administrations pro¬vinciales et territoriales une démarche concertée pour l’ensemble du pays et d’encourager les entreprises cotées en bourse à développer un ensemble d’objectifs transparents en vue d’atteindre un équilibre entre les sexes. Ces objectifs sont atteignables, mais des mesures coordonnées sont néces¬saires pour informer les parties prenantes des secteurs public et privé sur les moyens d’accroître la représentation des femmes.

Les Obstacles

Au Canada, les femmes sont sous-représentées dans les postes élec¬tifs à tous les paliers de gouvernement. Au palier fédéral, 25 % des membres du Parlement sont des femmes. Les statistiques sont semblables dans les as-semblées provinciales et les conseils municipaux. De plus, si des progrès sont observés, ils ne sont pas égaux parmi les femmes.

Même si les femmes sont parfois représentées adé¬quatement dans de petites coalitions, de nombreuses tendances réduisent presque partout leurs possibilités de participation égalitaire aux prises de dé¬cision, y compris en matière de durabilité et de longévité de leur leadership et de conditions propices à leur épanouissement dans le milieu politique.

La modification du rôle de Condition féminine Canada par le gouvernement conservateur l’empêche maintenant de favoriser la participation politique des femmes : « Dans le domaine du renforcement du leadership des femmes, le finan¬cement a ciblé des programmes qui stimulent la participation des femmes dans des organisations communautaires et municipales, et plus récem¬ment, des programmes qui améliorent la représentation des femmes dans la gouvernance d’entreprises. Parce que CFC ne finance plus d’activités de défense de droits, un nombre très restreint de projets sont admissibles à un financement pour le renforcement du leadership des femmes. Ces projets ne peuvent pas, par définition, contribuer à l’engagement des femmes ou des filles dans des activités politiques. ».

Les Avancées

Le mandat du C-NAP couvre la période d’octobre 2010 à mars 2016. Ses engage¬ments sont louables : Accroître la participation des femmes et leur rôle dans la prise de décisions dans les situations de conflit armé Améliorer l’efficacité des opérations de paix pour protéger et pro¬mouvoir les droits et la sécurité des femmes et des filles. Augmenter la capacité du personnel canadien opérant dans ces régions. Promouvoir et soutenir les efforts de secours et de rétablissement d’une manière qui tient compte des expériences différentes des femmes et des hommes ainsi que des filles et des garçons. Accroître la responsabilisation des dirigeants des opérations de paix dans l’exécution de leur mandat

Les Obstacles

En pratique, la cohé¬rence entre les mesures et les indicateurs n’est pas assez développée, plu¬sieurs mesures n’ont pas d’indicateur et le Plan ne vise pas d’objectifs spé¬cifiques. De plus, en l’absence d’ob¬jectifs ciblés, il s’avère difficile d’évaluer les progrès réalisés3. Le C-NAP ne contient pas d’engagement budgétaire précis ni de mécanismes destinés à impliquer et consulter la société civile.

Le plan d’action a également été critiqué en raison de l’absence d’une définition précise de l’égalité entre les sexes ou d’une analyse des causes structurelles de l’inégalité entre les sexes dans des situations de conflit armé ou de reconstruction après un conflit. Le plan d’action et la politique étran¬gère du Canada concernant les femmes et les conflits armés sont plus gé¬néralement axés sur les besoins des femmes survivantes de violence plu¬tôt que sur la promotion du leadership des femmes. Le C-NAP ne contient aucun engagement envers l’amélioration de la représentation des femmes dans les processus de prise de décision pendant et après un conflit armé.

Ajoutons que les rapports de progrès annuels prévus ont été produits avec 2 ans de retard, malgré les demandes des organisations de la société civile auprès du Ministre. Ils offrent des informations anecdotiques sur les initiatives gouvernement, mais sont dépourvus d’analyse montrant comment le programme canadien contribue à faire progresser les objectifs de la résolution 1325.

Dans le cadre de ses activités de politique étrangère en matière de droits internationaux, le Canada a abordé deux problèmes importants: la morta¬lité maternelle et les mariages précoces et forcés. Tout en approuvant l’at-tention portée à ces deux enjeux, la société civile canadienne s’inquiète du fait que l’approche du gouvernement n’est pas fondée sur une vision glo¬bale des droits de la personne. Plus particulièrement, l’initiative gouver¬nementale visant à réduire la mortalité maternelle et infantile exclut le fi¬nancement de tout service d’avortement, y compris pour les survivantes de sévices sexuels liés à un conflit. Le C-NAP n’aborde pas les objectifs straté¬giques pertinents E.2 et E.5 du Programme d’action de Beijing sur les femmes et les conflits, et n’endosse pas non plus les formes non-violentes de réso¬lution des conflits ou les contributions des femmes à la promotion d’une culture de paix.

Les Avancées

Le harcèlement sexuel et l’intimidation demeurent des enjeux important dans les différentes provinces canadiennes, particulièrement pour les filles. Plusieurs provinces ont mis en œuvre des lois contre l’intimidation, dont plusieurs ont pris en compte une analyse sexo-spécifique.

Le Canada a joué un rôle de leadership en encourageant les Nations Unies à établir la Journée internationale des filles, célébrée chaque année depuis le 11 Octobre, de 2012. Dans la même année, de la Condition féminine Canada a publié son premier appel à propositions pour financer des projets.

Par ailleurs, depuis 2005, la Loi sur le mariage civil reconnait légalement les mariages entre partenaires du même sexe au Canada. Depuis 2006, le nombre de couples mariés du même sexe a presque triplé.

Les Obstacles

Les taux de dénonciation des agressions demeurent très bas : 10% des agressions sexuelles, et 30% des cas de violence conjugale. Certains groupes de femmes sont aussi particulièrement vulnérables. Les femmes en situation de handi¬cap vivent des taux de violence plus élevés que les autres femmes. Les taux de violence faite aux femmes autochtones sont plus de trois fois plus élevés que les taux de violence faite aux femmes non-autochtones. La violence systémique à leur égard est dénoncée par tous les gouvernements provinciaux, qui réclament une commission d’enquête sur les femmes disparues et assassinées au gouvernement fédéral

En l’absence d’une réponse gouvernementale substantielle et cohé¬rente à la violence persistante à l’encontre des femmes et des filles autoch¬tones, des organisations concernées, ainsi que les familles et les commu¬nautés affectées, se sont tournées vers les mécanismes internationaux des droits de la personne. En 2011, l’AFAI et l’AFAC ont demandé au Comité de la CEDEF d’amor¬cer une enquête sur les meurtres et les disparitions de femmes et de filles autochtones au Canada aux termes de l’article 8 du Protocole facultatif à la Convention. Le Comité a entrepris une enquête en 2011 et un rapport devrait être publié vers la fin de 2014.

L’AFAC et l’AFAI ont présenté deux exposés thématiques sur les meurtres et les disparitions de femmes et de filles autochtones devant la Commission interaméricaine des droits de l’homme en mars 2012 et mars 2013. La CIDH a décidé de rendre visite au Canada pour mener une enquête. Les conclu¬sions de cette enquête sont attendues vers la fin de 2014. »

La violence à l’égard des filles est aussi préoccupante, celles-ci étant deux fois plus à risque de subir des violences que les femmes adultes.

Instauré au Québec suite à la tuerie de l’école Polytechnique en 1990, visant spécifiquement les femmes, un Registre des armes à feu a été mis en place au Canada. Cependant ce Registre a été démantelé par le gouvernement conservateur

Au cours des 5 dernières années, Condition féminine Canada a concentré ses efforts sur les crimes d’honneur et la traite des personnes. Les efforts axés sur les crimes d’hon¬neur ont reçu des réponses mitigées de la part des femmes et d’autres or¬ganisations de la société civile. Le Code criminel ne fait pas de distinction entre les crimes d’honneur et les homicides, et les homicides qui répondent aux critères de crime d’honneur au Canada représentent un très faible pour¬centage des meurtres de femmes. L’accent mis sur les crimes d’honneur a également été critiqué comme faisant la promotion d’une vision raciste des communautés de l’Asie du Sud

Cependant, la violence et la discrimination continuent d’augmenter pour envers les communautés LGBT : 10% d’augmentation recensé en 2011, pour un total de 18% des crimes haineux au Canada. Ce phénomène de violence est particulièrement répandu dans les écoles.

Mais les communautés lesbiennes, gays, bisexuelles et transsexuelles (LGBT) font toujours face à une multitude de problèmes en matière de santé, de violence et d’accès aux services sociaux.

Les Avancées

Le système judiciaire canadien permet globalement la recherche de l’égalité des genres et l’amélioration de la condition féminine. Depuis le 1er juillet 2016, les activités visant la revendication de droits sont de nouveau (après avoir été supprimées par le précédent gouvernement) admissibles à un financement dans le cadre des projets appuyés par le Programme de promotion de la femme74 Ce financement permet de soutenir des organismes offrant des cliniques juridiques pour permettre aux femmes de mieux comprendre et faire valoir leurs droits (en matière d’emploi ou de droit de la famille, par exemple). L’accompagnement dans les procédures formelles de plainte, notamment devant les tribunaux des droits de la personne, peuvent ainsi être porteuses de solutions ayant des effets systémiques. Le droit international, comme les pactes et les déclarations des droits de la personne auxquelles le Canada adhère, dont certaines sont juridiquement contraignantes, sont utiles pour soutenir les arguments en faveur de l’égalité.

Les Obstacles

En 2006, le mandat de CFC a été redéfini. Les mots «défense des droits» et «égalité» ont été rayés de son mandat (bien que l’égalité ait éventuellement été rétablie). Le financement de la recherche et la défense de droits a été éliminé, et douze des seize bureaux régionaux ont été fermés. Dans les an¬nées subséquentes, l’annulation du mandat de financer les activités de re¬cherche et de défense de droits a considérablement entravé la capacité des organisations de la société civile à contribuer aux débats entourant l’élabo¬ration des politiques nationales.

Les Avancées

En 2012, le gouvernement fédéral a créé un conseil consultatif pour pro¬mouvoir une participation accrue des femmes à la gouvernance des entre¬prises et ainsi atteindre un 30 % de représen¬tation des femmes.

Des gains ont été faits en matière de santé et éducation pour les femmes, parmi ceux-ci soulignons le niveau d’éducation des femmes autochtones qui a augmenté significativement (5% en 5 ans), se traduisant par des salaires trois fois plus élevés pour les femmes autochtones ayant complété des études universitaires.

La politique familiale au Québec a eu des résultats intéressants dans les dernières années sur l’augmentation du taux de natalité et l’accès des femmes au marché du travail. Piliers de cette politique, l’instauration d’un système de garderies à faible coût et de congé parentaux payés pour les 2 parents. Le taux d'activité des femmes est passé de 63 % à 75 %, de 1997 à 2011 , soit depuis la création du réseau de places à contribution réduite. Cette politique a donné des résultats spectaculaires pour les familles monoparentales, dont le taux de faible revenu a diminué de 40%. Le nombre de femmes seules avec enfants dépendant de l’aide sociale a ainsi diminué de 50% grâce à ce système.

Les Obstacles

Seulement le quart des postes de direction sont occupés par des femmes. Même chose dans l’arène politique. Les gains en matière d’éducations ne se reflètent donc pas dans les instances décisionnelles.

Les femmes sont aussi sous-représentées dans les postes de direction et de gestion. Elles comptent pour 3 % des PDG au Canada, et pour 14 % des membres de conseils d’entreprises. Deux fois plus d’hommes que de femmes occupent des postes de cadre supérieur.

Les améliorations en termes de santé et d’éducation ne se traduisent pas par des avancées conséquentes sur le plan économique pour les femmes. L’augmentation de la pauvreté chez les femmes dans les 20 dernières années est plus importante que chez les hommes. Près de 40 % des enfants dans les familles dirigées par une mère seule vivent dans la pauvreté, une hausse de 5,4 % depuis 2009. Parmi les femmes souffrant de pauvreté, les femmes autochtones, racisées et handicapées sont nettement surreprésentées. Par exemple le nombre de femmes autochtones vivant en extrême pauvreté est le double de celui des non-autochtones.

Globalement, et à l’exception du Québec, le Canada n’a toujours pas mis en place un système de services de garde de qualité, abor¬dable et universel, qui est pourtant reconnu comme une mesure essentielle pour atténuer la pauvreté des mères seules. De fait, la situation des services de garde au Canada — l’un des pays les plus prospères au monde — fait l’objet de critiques acerbes de la part de groupes internationaux tels l’UNICEF (2008). Le Canada se classe au bas de l’échelle quant aux normes internationales en matière de services de garde.

Malgré les gains importants obtenus au Québec grâce aux services de garde, en novembre 2014, le gouvernement Couillard a augmenté les tarifs jusqu’à 20$ par jour, par enfant. La ministre de la Famille, Francine Charbonneau, a avoué vendredi que le gouvernement n'a pas évalué l'impact de la hausse du tarif des garderies sur la place occupée par les femmes sur le marché du travail.

Au Canada, comme dans la plupart des pays à haut revenu, les femmes avaient déjà atteint des niveaux élevés dans les domaines de la santé et de l’éducation au moment de la Conférence de Beijing. Les femmes au Canada ont l’une des espérances de vie les plus élevées dans le monde et celle-ci est compa-rable à l’espérance de vie des hommes. « Fait inquiétant, le rythme des progrès vers l’égalité a ralenti au cours de la décennie écoulée. Il y a vingt ans, le Canada occupait le premier rang au monde pour ses mesures en faveur de l’égalité. En 2013, le Canada se classait vingtième dans le rapport Global Gender Gap, et vingt-troisième selon l’Indi¬cateur des inégalités de genre de l’ONU. Ce ralentissement du rythme des pro¬grès ne peut être attribué à la crise économique mondiale. L’économie cana¬dienne a été l’une des moins affectées par la crise dans l’ensemble des pays développés. Pourtant, pendant que le Canada perdait des plumes, certains des pays les plus touchés par la crise économique faisaient des progrès. » Un manque de compréhension et de mise en application d’une analyse genre au niveau des politiques gouvernementales fédérales et provinciales fragilise les acquis des femmes et de la société depuis les 20 dernières années. Dans le cas des femmes autochtones au Canada, plutôt que de voir leur pays jouer un rôle moteur dans la promotion et application des conventions internationales, les canadiennes et canadiens se sont vus dans l’obligation de faire appel aux instances internationales pour se prévaloir de leurs droits.

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