30e anniversaire de la Plateforme de Pékin : parlons de l’avenir des femmes et des jeunes en politique
Il y a 30 ans, nous avons écrit à Pékin l’une des pages les plus audacieuses de l’histoire contemporaine. Ce n’était pas simplement une conférence. C’était un soulèvement pacifique de la dignité, le cri d’un monde en marche porté par les voix de femmes décidées à ne plus demander la permission d’exister socialement, politiquement. Aujourd’hui, nous ne commémorons pas le passé. Nous engageons le présent car la plateforme de Pékin n’est pas un vestige ; c’est une boussole. Et cette boussole nous indique la voie de la justice, de la représentativité et de la refondation démocratique.
À la plateforme de Pékin 1995, des femmes venues de tous les continents ont posé les fondements d’un avenir. Elles ne réclamaient pas de la place ; elles redessinaient le monde. Trente ans après, les avancées sont notables et réelles mais les fragilités encore très nombreuses. Ce ne sont pas les progrès qui m’inquiètent, mais leur réversibilité. Les droits peuvent être effacés ou sembler être oubliés, l’égalité peut être ralentie et les voix peuvent être étouffées si nous cessons de les porter avec force, de nous battre, de faire valoir nos droits.
Les femmes et les jeunes ne devraient pas juste être considérés comme “la relève” ou “le futur” mais plutôt comme le présent. Pourtant, les mécanismes de pouvoir demeurent captifs d’une vision patriarcale, vieillissante. Il ne s’agit là plus de demander l’inclusion, mais de refuser l’exclusion. De ne plus se limiter à intégrer les femmes et les jeunes dans les instances existantes, mais de transformer ces instances elles-mêmes. Lorsqu’on envisage les germes de changement dans le cadre de la participation politique des femmes et des jeunes, plusieurs éléments doivent être pris en compte.
Les facteurs clés à considérer :
- Changements Sociétaux Profonds :
Évolution des normes sociales, Diversité élargie, Education et Sensibilisation, Mobilisation et Engagement Communautaire. - Dividende démographique :
Proportion des femmes et des jeunes en Afrique : les femmes représentent environ 52% de la population. La jeunesse représente environ 60% de la population totale, ce qui fait de l’Afrique le continent le plus jeune au monde. Donc potentiel croissance économique et sociale résultant d’une population jeune et active. - Politiques publiques et Cadre légal :
Renforcement des législations, accès à la justice.
En résumé, les tendances lourdes représentent des défis et des obstacles ancrés dans nos sociétés, mais elles peuvent être infléchies par des germes de changement qui y sont déjà à l’œuvre. Les stratégies futures doivent être formulées de manière proactive, en intégrant les évolutions sociétales, technologiques, économiques et politiques. En adoptant une approche inclusive et collaborative, il est possible d’atteindre une véritable participation politique des femmes et des jeunes, indispensable pour des sociétés résilientes et durables.
Deuxièmes Assises Africaines de la Démocratie: Démocratie Substantive, Souveraineté et Sécurité Humaine.
Les transformations en cours dans notre pays font partie de processus de création générale. Partout sur le continent, les villes explosent et la population ne cesse de se rajeunir. Les pouvoirs territoriaux se recomposent et la rénovation des rapports sociaux se poursuit. Maisonnées et unités domestiques se reconfigurent. Patriarcat et pouvoir gérontocratique sont vivement contestés. Les réseaux villageois ne cessent de se métamorphoser. Les mécanismes d’appropriation de la rente étatique et d’insertion dans les circuits de la prédation se complexifient. De nouvelles identités émergent et s’agrègent aux anciennes.
Les origines régionales et les liens ethniques et religieux demeurent vivaces et continuent d’alimenter des revendications symboliques et matérielles. L’arrivée dans l’espace civique de celles et ceux qui sont né.e.s dans les années 1990 en particulier et qui ont grandi dans un temps de grande incertitude et d’instabilité constitue, à cet égard, un événement-charnière.
Le “bond démographique” africain coïncide avec un brusque renversement générationnel, le réveil technologique des sociétés, une accélération des processus d’innovation socio-culturelle et d’invention artistique et expressive, l’intensification des pratiques de mobilité et de circulation et la quête multiforme de modèles de développement puisant dans la richesse de nos traditions propres. Enjeux démographiques et sanitaires, économiques et politiques s’entrechoquent désormais, ainsi que l’attestent les contestations, en cours, des formats politico-institutionnels issus de la décennie 1990, l’emprise croissante du néo-souverainisme sur les imaginaires, la prolifération des offres religieuses et mystiques et la défiance croissante à l’égard de la démocratie électorale.
Cette défiance va néanmoins de pair avec le désir des populations africaines de vivre dans des États de droit où les libertés fondamentales sont garanties par la constitution; où le moment venu, les Anciens savent faire place aux jeunes aux fins de régénération sociale; où l’alternance au pouvoir est la norme plutôt que l’exception; où les dirigeants, respectueux des citoyens et redevables à leurs peuples sont choisis librement et défendent les intérêts et la souveraineté du continent sur la scène internationale.
https://www.innovationdemocratie.org/event/deuxiemes-assises-africaines-de-la-democratie-democratie-substantive-souverainete-et-securite-humaine/
Océan Indien, Asie, Pacifique – Madagascar
Madagascar : vers une loi électorale plus paritaire
Renforcer la participation des femmes en politique. Tel est le motif évoqué par le président du Sénat, le Général Richard Ravalomanana, qui propose de modifier la loi électorale pour y introduire la parité homme-femme comme condition d’éligibilité.
Il est à l’origine de la proposition de loi modifiant la loi organique n°2018-008. Cette proposition introduit dans le texte électoral une disposition obligeant les candidats aux élections à respecter la parité homme-femme. Une initiative qui, selon le numéro un du Sénat, découle des recommandations formulées lors des assemblées parlementaires francophones.
Europe – France
Rejet de la proposition de loi de défiscalisation des pensions alimentaires
Gender Gap 2025 : recul mondial pour les femmes aux postes de pouvoir, la France tombe à la 35ᵉ place
« Les femmes présidentes de Parlement ont à maintes reprises évoqué le fait que les femmes parlementaires sont minoritaires par rapport aux hommes. Il a été ainsi recommandé l’élaboration d’un texte sur la parité dans les pays membres de l’Assemblée parlementaire francophone », a expliqué le Général Richard Ravalomanana.
Une déclaration qui fait écho au dernier rapport Gender Gap 2025, soulignant la baisse du nombre de femmes aux postes de direction et la chute de la France à la 35è place du classement mondial.
Alors que l’écart entre les sexes s’était légèrement réduit après la crise sanitaire, cette tendance pourrait à nouveau s’inverser si des mesures concrètes ne sont pas prises.
https://www.senat.fr/questions/base/2025/qSEQ250605055.html
https://www.lesnouvellesnews.fr/gender-gap-2025-moins-de-postes-de-direction-pour-les-femmes/
TikTok à l’Assemblée : quand la politique interroge l’influence numérique
Le 10 juin, la commission d’enquête parlementaire sur les effets psychologiques de TikTok sur les mineur(e)(s) a offert un aperçu saisissant de l’univers des influenceur(euse)(s).
À travers les auditions menées, un véritable choc de cultures s’est fait sentir entre le monde politique et celui des réseaux sociaux, révélant des décalages profonds dans la compréhension des mécanismes d’influence, des enjeux de santé mentale et du rôle des plateformes numériques auprès des jeunes.
https://www.lesnouvellesnews.fr/tiktok-a-lassemblee-nationale-choc-de-cultures/
Vers une budgétisation publique réellement féministe : recommandations IGAS-IGF
Le rapport conjoint de l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) et de l’IGF (Inspection Générale des Finances) analyse les conditions de mise en œuvre d’une budgétisation intégrant l’égalité entre les femmes et les hommes au sein de l’État et de la Sécurité sociale.
Il formule plusieurs recommandations pour faire de cette approche un levier efficace de transformation, en phase avec la grande cause du quinquennat.
Dans ce cadre, une attention particulière est portée à la révision de l’article 5 de la loi organique 2018-008, qui définit les conditions d’éligibilité et les régimes d’inéligibilité aux élections, dans une perspective de justice de genre.
https://www.igas.gouv.fr/mettre-en-oeuvre-la-budgetisation-integrant-legalite-entre-les-femmes-et-les-hommes
Mena – Bahreïn
Bahreïn renforce les droits des travailleuses du secteur privé
En avril 2025, le Parlement bahreïni a adopté à l’unanimité un amendement à l’article 32 de la loi n°36/2012 relative au secteur privé.
Cette réforme, initialement proposée en décembre 2024, prolonge la durée du congé maternité payé à 70 jours, tout en maintenant la possibilité d’un congé supplémentaire non rémunéré de 15 jours, sur présentation d’un certificat médical.
Une avancée significative en faveur des droits des femmes dans le monde du travail.
https://www.lexismiddleeast.com/news/2025-01-21_41?utm_source=chatgpt.com
Mena – Émirats Arabes Unis
Légalisation de l’IVG dans certains cas (juin 2024)
Selon la nouvelle disposition, le respect de la parité homme-femme dans les listes de candidatures fera partie des conditions d’éligibilité. Ainsi, pour les scrutins de liste : « La liste des candidats est composée de noms de candidats des deux sexes, successivement alternés, l’un des deux sexes pouvant être désigné à la première place ».
Cabinet Resolution No. 44 of 2024 – Article 4
Le Gender Balance Council a renforcé sa stratégie à l’occasion du World Governments Summit, annonçant plus de 22 réformes récentes
Egalité salariale, représentativité des femmes en conseil d’administration, congé paternité, etc. Le pays se classe n° 1 au Moyen Orient selon plusieurs indices internationaux.
https://www.mediaoffice.ae/
Mena – Tunisie
(loi n° 2024 44) Concernant le congé paternité
Révision de la loi sur le congé parental, intégrant le congé paternité pour répartir les responsabilités familiales. La loi renforce également la protection des femmes au travail et ailleurs :
- Interdiction de licenciement : il est désormais illégal de sanctionner ou de licencier une femme en raison de sa grossesse, de son accouchement ou de ses pauses d’allaitement .
- Maintien des droits : durant les congés, la mère et le père continuent d’acquérir les droits à avancement, promotion et retraite comme s’ils travaillaient .
- Allaitement au travail :
– Deux pauses d’une heure par jour si la journée est ≥ 7 h.
– Si travail en 2 séances, une pause par séance, dès que chaque séance dure ≥ 4 h.
– Ou un repos d’allaitement prolongé jusqu’à un an, sous certaines conditions.
– Ouverture d’un congé complet jusqu’à 9 mois si la mère n’a pas bénéficié d’un congé postnatal, ou d’un congé complémentaire après le postnatal (fr.scribd.com). - Portée légale : la loi s’applique aux secteurs public, privé et aux travailleurs non-salariés affiliés à la CNSS/CNRPS.
Paie tunisie
Amérique – Canada
Des intervenants demandent une définition du féminicide dans le Code criminel
7 juin pour souligner le 30e anniversaire de Marche des femmes contre la pauvreté « Du pain et des roses »
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2170621/feminicide-code-criminel-canada-femme
https://ffq.qc.ca/marche-du-7-juin-2025-quebec/