62e session de la Commission de la condition de la femme

Concertation de la Société Civile francophone : Panel de haut niveau du RF-EFH

ENJEUX ET DEFIS DE L’EGALITE FEMME-HOMME ET DE L’AUTONOMISATION DES FEMMES ET DES FILLES EN MILIEU RURAL AU SEIN DE L’ESPACE FRANCOPHONE

Allocution Pr Ndioro NDIAYE Coordonnatrice du RF-EFH

 

Mesdames, Messieurs,

Chers ami-e-s,

 

Les inégalités des genres affectent aujourd’hui encore les rapports entre des individus. Ces iniquités connaissent il est vrai un recul, mais il ne reste pas moins vrai que des régions entières du monde subissent encore les contrecoups de ce phénomène. Dans le monde, Trois femmes rurales sur quatre ne sont pas rémunérées pour leur travail, alors qu’elles représentent 70 pour cent de la main-d’œuvre rurale, selon une étude de l’Institut international du développement durable.

Dans le monde rural où les pesanteurs sociales et certaines structures traditionnelles sont favorables aux hommes,  où les femmes sont moins instruites et ont plus difficilement accès aux ressources productives, les écarts sont plus criards. La femme francophone rurale n’échappe pas à cette donnée qui marque très profondément les rapports selon qu’on est femme ou homme.

Les défis restent nombreux et touchent essentiellement l’éduction et la formation, l’accès aux services sociaux de base, la santé de la reproduction, le foncier, la participation politique, le défi de l’exode rural, etc.

En effet, la situation de la femme rurale est aggravée par la pauvreté, l’ignorance et l’analphabétisme. Tous ces facteurs constituent des handicaps à la contribution de la femme au développement. Ils contribuent à maintenir la femme dans une situation de dépendance.

Mesdames, Messieurs,

Chers ami-e-s,

Pendant très longtemps, l’analyse de la situation de la femme rurale révélait le caractère dynamique et multiforme de la participation de la femme à la vie économique et sociale du pays. Malheureusement, la contribution de la grande majorité des femmes rurales au développement n’est pas prise en compte dans les statistiques nationales. Leur contribution au développement reste sous-évaluée ou invisible étant donné qu’elles excellent dans les domaines ou l’enregistrement statistique et fiscale est difficile (tâches ménagères et secteur informel).

Les femmes rurales participent moins à l’activité économique que les hommes. Par rapport au genre, on constate une nette différence entre le taux d’activité des jeunes hommes et celui des jeunes femmes.

Or, il est  aujourd’hui évident qu’aucune perspective sérieuse de développement durable ne peut être envisagée dans l’espace francophone sans l’apport des femmes rurales, sans un investissant structurant dans la force productrice de la femme rurale.

C’est parce que les contributions fondamentales des femmes rurales dans leur foyer, dans les systèmes de production alimentaire et dans les économies nationales jouissent  d’une bonne réputation que leur égal accès aux ressources doit être encouragé.

Mesdames, Messieurs,

Chers ami-e-s,

 

Il existe cependant des solutions pour dépasser le statu-quo. Il serait ainsi utile :

  • De renforcer l’éducation des femmes rurales et le soutien à l’égalité des sexes à travers les séances de capacitation et la sensibilisation des femmes et des hommes doivent rester des priorités absolues pour les gouvernements.
  • De faciliter le dialogue entre les femmes rurales de diverses parties du monde et établir des liens entre les femmes vivant en milieu urbain et celles vivant en milieu
  • De favoriser un meilleur accès des femmes rurales aux ressources clés, telles que les TIC, et un meilleur contrôle de celles-ci. Mettre davantage l’accent sur leur formation et leur présence dans les instances de décision au niveau stratégique aussi bien dans le secteur privé que le public et dans les stratégies de partenariat public-privé (Conseil, d’administration, institutions locales, nationales, régionales et internationales, etc.).
  • D’améliorer la participation des femmes rurales à l’ensemble de la chaine de valeur par la modernisation des réseaux de distribution et leur accès aux sources d’information ainsi qu’aux réseaux de communication, afin qu’elles soient en mesure de commercialiser leurs produits et d’en tirer plus de profit.
  • De combattre les stéréotypes sur les femmes rurales véhiculés notamment par les médias, entretenus et nourris par les programmes et politiques gouvernementaux et ceux des OSC inadéquats et inefficaces.
  • Il est indispensable de créer des réseaux stratégiques pour améliorer la condition des femmes rurales, notamment leur bien-être et leur accès à de meilleures conditions de santé et de vie, y compris en améliorant les résultats en matière de santé sexuelle et reproductive pour les femmes et les filles.
  • Au niveau national, les gouvernements francophone devraient incorporer les ODD 2.3 et 5.a dans leurs plans de développement, en accordant une attention particulière aux agricultrices, en sollicitant leurs contributions, en développant des programmes d’entrepreneuriat et en encourageant l’organisation de coopératives de producteurs. Les femmes rurales doivent s’engager de manière significative dans la gouvernance foncière, en assurant leur égalité d’accès à la terre, son utilisation et son contrôle.
  • Concernant la gouvernance locale, il serait utile d’intégrer dans les politiques agricoles la dimension genre et travailler avec les organisations de femmes rurales pour inclure leurs priorités dans les budgets municipaux. Cela pourrait inclure des «fonds verts» à utiliser pour soutenir l’agriculture biologique et l’agriculture intelligente face aux changements climatiques et à la dégradation des sols ainsi que les effets du changement climatique et des catastrophes.
  • Toujours au niveau local, il faudrait promouvoir la participation politique des femmes rurales. Une masse critique de femmes dirigeantes locales devraient siéger aux instances de décisions, assurant ainsi que leurs priorités et expériences soient prises en compte.

Ces recommandations montrent à quel point l’autonomisation des femmes rurales dans l’espace francophone reste cruciale et d’une singulière actualité. Quels nouveaux paradigmes pour une autonomisation efficiente des femmes rurales francophones ? Par quels canaux passer pour atteindre les objectifs par le biais d’une institutionnalisation de la participation des femmes rurales à toutes les échelles du développement durable? Pour répondre à toutes ces interrogations qui devraient nous interpeller au quotidien, toutes et tous autant que nous sommes, les communications seront introduites par Madame Anne DELORME, Coordonnatrice, du Comité québécois femmes et développement et de la Communauté de pratique « Genre en pratique », Monsieur Daouda DIOP, représentant Genre en Action.

Mesdames, Messieurs,

Chers participants,

La Francophonie, à l’instar du reste du monde, est à la croisée des chemins. Des sociétés de toutes les régions du monde, des pays développés et en voie de développement, ont besoin de changement, de mettre en pratique de nouveaux paradigmes car certains modèles et structures ont visiblement besoin de changement. Nos pays ne peuvent guère se permettre de gaspiller le potentiel d’une bonne frange de leurs populations en perspective d’un développement soutenable.

 

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